Item : Soir et matin la jeune Hélène (enq.)

Soir et matin la jeune Hélène
Ne cesse que de dire en pleurant :
- Grand dieu que j'ai donc de la peine,
Un froid mortel glacit mon sang.

J'ai un amant qui m'abandonne
Qui se rit de moi tous les jours.
Grand dieu quel chagrin qu'il me cause
Lorsque je pense en mes amours.

Moi qui l'aimais dès mon bas âge
Pour lui j'aurais versé mon sang.
Mais à présent il m'est infidèle,
Ah l'ingrat il m'est inconstant.

Nous jouissons d'un bonheur extrême
Au chant de ses petits oiseaux.
Il mettait ses mains dans les miennes.
Il m'appelait son cher trésor.

Dans cette plaine parfumée
Assis sur un tapis fleuri,
Il m'appelait sa bien aimée
Et moi je l'appelais mon c?ur.

Vient mon bel amant je t'en pris
Pense toujours à mes grands tourments.
Viens auprès de ta bonne amie
Qui va mourir dans un moment.

La jeune Hélène fondait en larmes,
Les deux mains jointes, elle va mourir.
Et l'on voyait dedans la plaine
Tous les bergers se réunir.

On la conduit au cimetière,
Son cher amant suivant le corps.
Que dieu accorde à l'infidèle
Prêt de sa mie il tomba mort !