Item : Le galant à la neige (Coi.) / Voilà la récompense (Laf.)
Général
- Titre
- Le galant à la neige (Coi.) / Voilà la récompense (Laf.)
- Autre(s) titre(s)
- J’aperçois une clarté, je découvrais la ville (inc.)
- Description
Olive Marche chante une chanson sur la venue d'un soldat à sa belle qui ne veut lui ouvrir. Le galant passera la nuit dehors.
Olive Marche et Stella Renouf échangent sur Joe Lemoine et proposent un conte.
Personnes
- Enquêteurs
- Mark Cormier
- Informateurs
- Olive Marche
- Stella Renouf
Indications géographiques et culturelles
Données d'archivage
- Cote
- MFLA_COR_0001_0004_001
- Cote de l'item dans l'institution partenaire
- C3242-01 C3242-02
- Remarques concernant les données d'archivage
- - Document déposé au Centre scolaire et communautaire Sainte La Grand Terre, octobre 2010 par Ronald Labelle. - Inventaire par Steeve Ferron.
Données techniques
- Durée estimée
- 00:03:33
Médias associés
Description
Genres
- Domaine(s)
- Chanson
Texte/Paroles
- Paroles
Transcription
CEA, copie - original: MUNFLA C3242, coll. Mark Cormier. Inf. : Olive Marche et Stella Renouf; Cap-St-Georges, T.-N., 10 mars 1978. Transcription par Steeve Ferron
O.M.- Et bien, c’est une fois, par une bonne fois, il y avait un homme et une femme qui aviont un garçon. Il s’appelait Jack. […] Ça fait donc son père avait, donc, une petite jument rouge puis à tous les jours, Jack allait à la grange, une petite grange qu’il y avait, Jack à la grange […]. Mais elle n’aime pas par-dessus […]. Comment donc! Bien, ça fait je vas passer par-dessus. Ça fait donc par une bonne journée, il a dit à son père :
- Mon père, je m’en vas aller essayer ma petite jument sur le dos, voir si ça va bien.
Alright. Ça fait qu’il était après se gréyer. Il met son chapeau sur la tête […]. Mais ça, là, ce n’est pas le commencement.
S.R.- My god.
O.M.- Non, ce n’est pas comme ça que ça allait, mais je ne peux pas. Ça l’air frais de même. Ça fait donc, il embarque sur le dos de sa petite jument puis là, il se pointe dans la forêt. Ça allait comme que tu veux. Tu n’avais pas besoin de la commander ; elle allait comme que tu voulais. Ça fait donc le soir, il arrive chez eux. Il prend sa petite jument puis là, il la met dans la grange. Il dit à son père :
- Elle va bien sur le dos.
Ça, là, asteure, ça été deux jours de même, là, pareil. Il allait, ils la preniont, ils faisiont une vraie ride […] de même.
Puis quand ça a arrivé la troisième journée, après-midi, il s’en va la quérir. Il la sort de la grange puis il embarque sur le dos, puis là, il part. Il allait, tiens, elle a passé la charrette, elle a passé les grosses montagnes. Quand qu’il s’a en été, il a arrivé dans un village, mais avec des beaux châteaux. Ça fait donc… Mais… Non… Là, il ne savait pas qu’elle parlait, mais elle parlait, cette petite jument-là. Ça, c’était une sorcière. Ça fait donc, quand qu’ils arrivont dans cette ville-là, là, il dit :
- Regarde là. Il y a un château.
- Attends, elle dit. Demande au monde qui va venir à la crossway […] et une place pour moi aussi. Oublies-moi pas.
- My God, il dit, tu parles?
- Bien, moi, mon maître, je parle quand il faut.
Il la quitte là puis il s’en va à la porte puis il tape à la porte. Une petite vieille lui ouvrit la porte. Elle dit :
- Quoi ce que vous voulez, monsieur? Je suis à votre service.
- Je voudrais loger.
- Bien, espérez. Je vais aller demander au roi.
Elle rentre. Elle demande au roi […]. Là, toujours, il s’en va, le roi, puis il était assis dans une grande chaise. C’était trop mignon. Il avait des… mal aux jambes puis il ne marchait pas. Il allait, dans les chaises, partout, un vieillard.
- Bien, il dit, le roi, j’avais venu voir si vous me logeront, puis je ne suis pas tout seul. J’ai une petite jument.
- Mais il y a une petite grange, il dit, pas loin. Tu vas aller la mettre là-dedans puis toi tu vas coucher parterre.
Non, je me trompe. Non, non… Quand qu’ils avont parti, là, quand qu’ils avont dépassé la première forêt et qu’ils avont dépassé la… Deux montagnes puis ils avont passé une autre forêt. Quand qu’ils avont arrivé de cette forêt-là, il y avait de quoi sur un arbre qui brillait de trois couleurs.
S.R.- Toi, tu te trompais…
O.M.- Oui, je me trompais. Sa fille va voir. C’était trois rubans : un couleur d’or, un couleur du soleil, un couleur de la lune. Il prend celui-là couleur du soleil et puis il le roule puis il le met dans […], et puis il s’en va à elle. Elle dit :
- Quoi ce que tu as ramassé là?
- Ça, c’est un ruban.
- Prends ce ruban-là puis […].
Oh, my god, c’était trop joli…. Non, il avait ça en-dedans, dans sa […], puis ça shinait, en-dedans de son […]. Elle dit :
- Ça va te causer du trouble.
- Non!
Il le voulait, tu sais.
- Alright, mais ça va te causer du trouble.
So, il s’en allait là puis là, fallait qu’il arrive au château et… Ça fait le roi le loge, lui puis la petite jument, ça. Asteure, là, il s’en va la mettre dans la grange. Il lui donne à manger. Elle dit :
- Asteure, oublie-moi pas. Viens tous les jours me donner à manger.
- Il n’y a pas de danger. Je ne vas pas t’oublier.
Ça fait il se loge chez le roi. Ce roi-là, là, il avait deux servants, une servante puis une princesse qu’il y avait là avec lui, avec le roi. Ça fait une journée, il demande au roi :
- J’aimerais que vous m’engagerez. N’importe quel ouvrage que vous avez à me donner à faire, je m’en vas le faire.
- Tu vas donner à manger aux chevals, leur donner à boire.
- Ça, c’est la best job que je peux avoir.
Bien, le vieux roi, il avait deux beaux chevals. Puis la petite jument là, quand qu’il la mettait dedans, la petite grange était un château et quand qu’il la mettait dehors, c’était une vieille grange. Elle était une sorcière, tu sais. Ça fait donc, une soirée, le petit garçon… le garçon se gréye pour aller…
[silence]
Ah, bien, c’est peut-être la chandelle… Ils appelliont pas ça des chandelles, il appelliont ça des bougies […]. Fait donc… Ça fait de même, ils faisont ça pour trois jours. Il contait ça au roi, que la grange, aussitôt qu’il rentrait, la grange était une montagne. Mais le roi voulait les emprisonner :
- Décollez! Allez-vous-en clair de moi.
Il les faisait « basire ». Il disait qu’ils contiont des menteries. Mais ce n’était pas des menteries, c’était vrai. I guess ils voyiont ça. Bien, alright.
Par une bonne journée… Je pense c’est […] – par une bonne journée, les garçons et les deux servantes disont au roi que Jack s’avait vanté qu’il pouvait aller quérir la princesse… Non, je ne sais pas comment qu’elle s’appelait. Je savais… Elle était dans un château en or, pas un… c’était un château qui était pendu sur quatre piliers d’or et pour aller quérir cette fille-là, il y avait trois mers à traverser : la Mer Claire et la Mer Noire et la Mer Rouge. Elle était sur l’autre bord de la Mer Rouge. Ce n’était pas proche. My gosh, c’était garanti que c’était […] avec le diable, ça. Alright […] :
- Mais, il dit, tu t’as vanté que tu pouvais aller quérir la reine de Brésil. La reine de Brésil était dans un château pendu sur quatre piliers en or et elle est gardée par trois géants : un à deux têtes et un à trois têtes et un à quatre têtes. C’est des « zires[^1] »(?).
- Mais, le roi, c’est de quoi que je n’ai jamais eu dans l’idée, de quoi de même. J’ai jamais pensé à de quoi comme ça.
- Asteure, faut que tu le fasses ou bien donc je vas te couper le cou.
Bien. [Il s’en] va à la grange.
Quand il arrive à la grange, il était dans le deuil.
- Quoi donc ce que tu as à matin, mon malheureux? I bet you que tu es dans le trouble?
- Oui, je suis dans le trouble
- Bien, si tu m’aurais écouté, ça ne t’aurais pas arrivé. Mais dame, asteure, faut tu le stand. Quoi ce qu’il y a?
- Asteure, faut que je vas quérir la princesse de Brésil. Faut que je passe trois mers. Avant, faut je la trouve. Elle est pendue sur un château en or et elle est gardée par trois géants : un à deux têtes, un à trois têtes et un à quatre têtes. Mais ça, c’est du monde pareil comme nous autres.
- Bien, je vas te dire, attends puis dis au roi qu’il te fasse venir un navire qui va être [pareil] tout en dehors et puis en dedans, ça sera plus beau.
Je viens de m’en souvenir. En dehors et en dedans, c’était tout plein de perles. Et puis, elle dit :
- J’allons aller à la quérir avec ça. Ah oui ; et puis un chargement de blé puis j’allons aller la quérir. Prends un homme pour gouverner, mais c’est moi qui va gouverner. Quand même que je gouverne, ils me verront pas […].
Il s’en va à la maison. Eh bien, le roi, […].
- Vous allez me faire venir un navire, ah, qu’il va être combien de grand, meilleur […], chargé de blé et puis je veux que mon navire soit garni de fleurs… de perles, en dehors et en dedans, puis je m’en vas aller la quérir, la princesse de Brésil.
- Alright.
Au bout de cinq minutes, le navire arrive tel qu’il le voulait ; trop beau.
- Asteure, le navire arrive.
Il saute sur le dos de sa [jument]. Il arrive une petite chaloupe. Ils embarquont ça d’un bord puis là, […]. C’est elle qui gouvernait. Le gouverneur était là, mais il ne la voyait pas. Le gouverneur était là, mais il ne la voyait pas. Ça fait ils s’en allont. Quand qu’ils arrivont, ils passont… Asteure, elle lui a dit de faire attention, là, de pogner les nerfs. Ça fait ils passont la Mer Claire, ils passont la Mer Noire, puis là il arrive. Quand ils arrivont sur la Mer Rouge, il commence à voir ; ça découvrait la ville, là.
- Ça l’air d’un château.
- C’est peut-être un château, [mais] je ne te crois pas
Ça fait donc, Jack prend sa petite chaloupe. Il les voit venir. C’était épeurant. Ça fait… Jack était pareil comme une petite poussière au ras eux à force ils étiont gros.
- Là, il dit, je suis venu pour la princesse de Brésil. J’ai un chargement de blé pour vous autres si je peux l’avoir. Ça, pour ça, j’aimerais l’avoir. Avant de partir, je m’en vas vous donner mon chargement de blé.
Juste ici, dans la mer, ils charrissiont le blé. Ils en preniont jusqu’à cent sacs. Ils preniont le blé, comme des « zires »(?). Ça fait donc, après qu’ils avont eu tout en grand fini de charrier ça, my god, my god, […] ils étiont assez fiers, bien, ils auront eu fait n’importe quoi pour lui.
- Asteure, il dit, j’ai de quoi à vous demander, mais je voudrais que la princesse pourrait venir visiter mon navire. Il est joli en dehors, mais il est encore plus beau en dedans.
- Bien, si elle veut aller, c’est alright.
Elle, elle […]. Ça fait donc, les géants, eux, ils étiont à la table puis ils mangiont. Puis là […]. Quand qu’ils s’en avont aperçu, le navire était disparu. Que le maudit grand bon dieu au ciel! Les voilà partis tous les trois. Ils avont été jusqu’ici, dans l’herbe ici. Ils avont été obligés de virer de bord. Ils seriont noyés ; obligés de virer de bord. Là, ils s’en allont. Quand qu’ils arrivont, […] puis ils débarquont la princesse […] et le roi était fier. Il aimait Jack. Une grande chaise, il était assis dedans, puis c’est vrai qu’il ne marchait pas, mais sa wheelchair l’emmenait partout.
S.R.- Bien oui, c’est vrai. Ses garçons étaient là, vous savez.
O.M.- À tous les jours, ils étiont dans les jardins de fleurs, lui puis la princesse, puis Jack, il était en vieilles hardes, une vieille chemise, puis il travaillait, bardassait tout en grand… Là, elle […] pour trois jours.
Ça fait, au bout de trois jours, elle dit au roi :
- Moi, j’aimerais d’avoir mon château au ras le roi. Mon château est deux fois plus beau que le vôtre.
C’est de même?
S.R.- […].
O.M.- Ça fait donc, alright. Elle dit :
- Celui-là qui a venu me quérir peut aller quérir mon château…
Ah, puis les deux servantes arrivont dans le jardin. Il dit :
- Le roi, votre servant, il a dit qu’il pouvait aller quérir le château avec la princesse.
Pas pire pour lui d’aller quérir le château que d’aller la quérir, hein, […]. Bien, il dit :
- C’est-il toi qui t’a vanté que tu pouvais aller quérir le château de la princesse?
- Bien, le roi, je l’ai pas dit, mais je peux le faire.
Le roi trouvait qu’il était smart […].
Ça fait il s’en va dehors. Il s’en va à la grange […] :
- My god, my god, elle dit, quoi ce que tu as donc encore?
- Ah, bien, le roi, je ne l’aime plus autant qu’il le veut. Là, asteure, il veut que je vas quérir le château de la princesse.
- Bien, je pense que ça ne sera pas malaisé pour nous autres d’aller le quérir, si je pouvons avoir ça qu’il nous faut. Je vas te dire, va-t-en chez le roi. Dis au roi qu’il te fasse venir un navire deux fois plus grand que celui-là que j’avions pour aller quérir la princesse, chargé de vin.
Alright. Il s’en va. Il dit au roi :
- Vous allez me faire venir un navire deux fois plus grand que celui-là que vous m’avez donné pour aller quérir la princesse, puis je m’en vas aller le quérir.
Après que le navire arrive, elle sort, elle. Elle dit à Jack :
- Je vas y aller avec toi. Je m’en vas avec toi.
- […].
Ils s’en allont à bord puis, pareil, ils s’en allont.
- Asteure, elle dit à Jack, veille à la mer.
Comme de fait, il a été puis il s’a assit sur le pont. Ils arrivont puis ils débarquont. Ils s’en vont parterre. Oui, mais Jack regarde, il les voit venir. Il prend deux bouteilles de trois quarts : une chaque main – ce n’était pas des bouteilles de trois quarts… C’était gros je sais. Il avait de la misère à les porter – puis une dans sa poche. Ça fait que quand qu’il a arrivé à eux, il leur souhaite : « Bonjour, mes camarades! », oh, my god, puis ce n’est pas une petite affaire. Là, Jack avait peur d’eux. Bien oui, il avait volé la fille. Ça fait ce n’est pas une petite affaire et puis là, il leur passe chacun une bouteille […]. Ils avont avalé ça, Jack a perdu. Oh, gourmands! Et là, après ça, Jack, il dit :
- Quoi ce que tu veux […]?
- Bien, je vas vous dire, mes chums. Là, je suis venu pour le château de la princesse, son château à elle. Si vous voulez le prendre puis le mettre sur le pont de mon navire, je m’en vas vous donner un chargement de boissons avec elle dedans.
Ils la prenont, là. Ils prenont le château, un de même, un on the side, là, comme ça, là, puis ils s’en allont [amener] ça sur le pont du navire. Et puis là, il les remercie :
- Si jamais que tu as besoin, tu sais où ce que je seras.
Oui, il n’y a pas de danger […]19:24 ils aviont parlé à Jack [rire]. C’est gourmand! Ça fait qu’alright, là, ils « paré-ont » puis ils s’en allont. Asteure, quand qu’ils arrivont chez le… à la côte, à y-où ce qu’il fallait mouilliont le navire…
S.R.- […]
O.M.- Ah, oui, oui! Dame, je me trompe encore. Ça fait donc, là, là, les voilà partis. Quand qu’ils arrivont au milieu de la Mer Rouge, pour s’en aller, elle a arraché sept clés qu’elle avait dans sa poche, qu’elle avait pris dans la mer.
S.R.- Mais personne ne savait.
O.M.- Personne ne savait. Personne ne savait, rien qu’elle. Alright.
Ils s’en allont. Toujours, quand qu’ils arrivont, ils voyont le navire et puis là, Jack, il se revire de bord :
- Mais asteure j’avons le château, mais comment j’allons le poser au ras celui-là du roi?
- Tais-toi puis vire ton dos à moi. Puis moi, je vas faire le reste.
Ça fait il vire son dos à elle et quand qu’il se revire, elle avait le château au ras celui-là du roi ; le plus beau château qu’ils aviont jamais vu. Alright. Là, encore, là, le navire s’en va puis Jack s’en va mettre sa petite jument dans la grange puis il s’en va pareil. Là.
Quand ça a venu trois jours, au bout de trois jours qu’elle était là, elle a dit au roi :
- Asteure, moi, il me manque de quoi.
- Quoi que ça pourrait bien être, n’importe quoi que c’est, tu l’auras.
- Eh bien, moi, j’ai deux sortes d’eau : une sorte qui rajeunit et une sorte qui vieillit…
S.R.- Ah! Tu te trompes.
O.M.- Ce n’est-il pour les clés que ça venait?
S.R.- Les clés.
O.M.- Ah oui, pour les clés, oui, […].
S.R.- C’est de même que tu nous l’a contée hier soir.
O.M.- Ça fait donc, au bout de trois jours, elle dit au roi :
- Là, asteure, il me manque de quoi.
- Mais quoi ce que c’est donc?
- J’ai perdu mes sept clés dans le milieu de l’océan en traversant puis il me les faut ; je ne peux pas rentrer dans mon château si je n’ai pas mes clés.
Oh, mon dieu… Oh, les deux servants arrivont :
- Le roi, votre servant s’a vanté qu’il pouvait aller quérir les sept clés de la princesse qu’elle avait perdues en traversant.
My god, [il] donne un coup de sifflet, Jack arrive.
- Quoi vous voulez, mon maître? Je suis à votre service.
- Bien, je veux asteure que tu vas quérir les sept clés de la princesse de Brésil qu’elle a perdues en traversant le milieu de la Mer Rouge.
- Bien, le roi, je ne peux pas dire que je ne le ferai pas, parce que je peux le faire.
Il aimait sa fille.
Il s’en va à la grange. [Il] arrive à la grange :
- Ah, malheureux! Tu es donc encore dans le trouble, hein?
- Asteure, faut que je vas… faut que j’allions quérir les clés de la princesse qu’elle a perdues en traversant dans le milieu de l’océan.
- Je sais où ce que c’est. Va-t-en dire au roi qu’il te fasse venir un navire chargé de blé d’Inde […] j’allons aller les quérir, les clés.
Alright. Il s’en va dire au roi à la minute. Ça a arrivé. Le navire a arrivé tel comme qu’il le voulait. Ça fait ils embarquont puis ils s’en allont […]. Ça fait ils embarquont puis ils s’en allont.
- Là, asteure, elle dit, veille. Je vas te dire juste.
Elle lui dit juste. [Il garoche l’ancre.] Ça fait quand qu’il arrive à y-où ce qu’elle avait perdu ses clés, il était assis sur le pont derrière. Il donne un coup de sifflet ; quoi ce qui se présente à lui : une petite truite. Elle avait les machines, là, les ailerons, là, en or. Elle dit :
- Quoi vous voulez mon maître? Je suis à votre service.
- Bien, je veux que tu vas quérir les sept clés de la princesse de Brésil qu’elle a perdues en traversant.
- Regardes, je les ai vues hier, ces clés-là. Mais ça va me prendre un sac tout accroché autour de deux cailloux puis, moi, je n’ai pas grand force, mais je vas peut-être bien trouver un poisson qui sera plus fort que moi.
Je commence à m’en souvenir. Ça fait elle dit :
- Reste ici. Je ne vas pas être longtemps partie.
Ça fait elle plonge. Elle a été cinq minutes partie. Au bout de cinq minutes, elle arrive avec les clés dans la gueule.
- My god, il dit, tu as été longtemps partie.
- Oui, c’était pris tout en grand en deux roches. J’ai de la misère à les avoir.
Ça fait donc, elle donne les clés à Jack et puis il envoie le blé d’Inde, là. Oh, my god, my god, my god, my god, les poissons! Il y avait de toutes les sortes de couleurs imaginables qu’il y avait, bien, il y en avait de toutes les sortes de couleurs. C’était trop beau, c’était trop beau. Et toutes les sortes de l’océan. N’importe quoi qu’il arriverait, elle dit, rien qu’à venir au milieu de la Mer Rouge donner un coup de sifflet, elle aurait eu été là.
Là, il s’en va puis il lui donne. Elle les prend puis elle les met dans sa poche. Es-tu fatiguée?
S.R.- Pas moi [rire].
O.M.- Ça fait quand qu’il arrive, sa mère l’a rencontré […]. Bien, le roi était fier de ça, tu sais. Là, elle rouvre son… débarre, tu sais… Toutes les portes se rouvraient là. C’était plus beau, plus beau, plus beau, c’est le plus beau château que le roi n’avait jamais [eu]. C’était trop [mignon]. Il était deux fois plus beau que le sien. C’était trop mignon. Jack, il [n’avait] pas ça. Non, il [n’avait] pas ça. Il travaillait, il était tout sale. Il travaillait [à tous les jours]. Au bout de trois jours, elle dit au roi :
- Là, asteure, il y a encore de quoi qui me manque.
- N’importe quoi ce que c’est, je te l’auras.
- Là, asteure, il me manque deux sortes d’eau : l’eau qui rajeunit et l’eau qui vieillit. L’eau qui rajeunit, si c’est une vieille personne, il vient un homme. Et l’eau qui vieillissait, ça tue.
- Mon dieu, si j’en aurais donc, je viendras jamais… Je pourrons nous marier [rire].
[Suite à la piste 04.]
[^1]: En Acadie, « zirable » porte le sens de dégoûtant, indésirable.