Ernest Peluchon allait au bal quand il était petit. Chez lui, il jouait sur sa flûte les airs qu’il avait entendus. Il avait trouvé la technique pour jouer sur plus d’une octave avec sa façon de poser ses lèvres et sa colonne d’air pour passer d’une octave au-dessus à une octave en-dessous.
Son grand-père, qu’il n’a pas connu, était un bon violoniste qui jouait les bals et les noces.
Un oncle de sa mère jouait du piston, et elle, chantait bien et juste mais pas souvent. Elle chantait “Les blés d’or”, “Le Toreador des Espagnes” et ne savait pas lire. Son père savait lire et écrire et connaissait la musique (le solfège).
Ernest Peluchon a arrêté les noces il y a 12 à 15 ans. Il a commencé dès que son professeur lui a permis. Il avait 16 ans quand il a fait son premier bal (vers 1924) et faisait jusqu’à trois noces ou bals par semaine. Il a surtout animé des bals après la Seconde Guerre jusqu’en 1955. Il vivait de la musique.
Pour son répertoire de bal il jouait à la clarinette les samba et rumba, au saxo les paso-dobles, et les valses ou les tangos au violon. Plus jeune (avant 1924), quand il a commencé les bals tout seul à la clarinette, il jouait encore des quadrille, mazurka, valse, scottish, “le pas des patineurs” (un pas de quatre), polka. Plus tard, il jouait à trois avec un violoniste, M. Brière et un piston, M. Chaignau et lui-même à la clarinette. M. Brière était de Marsais et M. Chaignau était de Saint-Jean-d’Angely.