Aussitôt qu’on sortait de la maison, toute la noce, tous les gens du mariage se mettaient "en ligne" et les musiciens se mettaient devant (violon, clarinette et piston). Le père emmenait sa fille, et le cortège marchait jusqu’à la mairie, puis de la mairie à l’église. Les musiciens s’arrêtaient de jouer lorsque tout le monde était entré dans l’église. Ils entraient avec leurs instruments dans l’église (sans jamais y jouer) et allaient à l’offrande comme tout le monde.
En sortant de l’église, les musiciens jouent à nouveau pour aller déjeuner, ou pour faire la photographie (les musiciens de chaque côté).
Au milieu du repas, coupé “avec un coup de pineau” (“le coup du milieu”), le garçon d’honneur appelle divers invités à faire un monologue, une chanson… On ne trouve plus de chanteurs parmi les jeunes. On chante n’importe quelle chanson : passage d’opérette ou d’opéra, récit, chanson en patois, en français.
Après le déjeuner jusque vers 3 ou 4 heures, on va parfois danser jusqu’au soir, puis après le dîner (qui dure jusque vers 1h du matin) jusqu’au lendemain matin.
Chants à la mariée :
On chantait des chants à la mariée, “un petit peu crus”, pas au goût de M. Boquet.
Le matin, la jeunesse portait la soupe à l’oignon à la mariée, avec les musiciens. Ça réveillait les gens du pays.
On y jouait toujours une marche (comme celle qu’il a jouée).
La fonction des airs de marche est aussi bien de porter la soupe que d’accompagner le cortège à la mairie et à l’église.
Aujourd’hui, cette mode a changé : on ne porte plus de soupe à l’oignon mais un morceau de gâteau avec du chocolat au lait : “c’est meilleur”. On fait le chocolat dans un vase de nuit acheté pour l’occasion, qu’on dresse dans du papier de soie (papier toilette). Ce vase de nuit a un œil dans le fond. On verse le chocolat dans deux tasses. On embrasse le marié et la mariée dans leur lit, et tout le monde s’en va.
Il n’y a pas de chanson à ce moment-là.
Le lendemain à midi, on mange les restes. Les ménagères mettent leurs balais devant leur porte, que les jeunes récupèrent pour faire un petit feu de joie dans un pré ou une grande cour, autour duquel on danse “une danse en ronde”.