Item : Roger le diable (doc.)

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Général

Description

Emmanuel lisait cette histoire dans un livre quand Olive Marche avait environ 12 ans. Emmanuel était un Français.
Elle commence un autre conte raconté par Emmanuel, mais ne s’en souvient plus. C’était un petit garçon qui avait un gros chapeau.
Olive Marche se rendait chez Emmanuel à tous les soirs. Elle n'a pas tout retenu.

Personnes

Enquêteurs
Mark Cormier
Informateurs
Olive Marche

Indications géographiques et culturelles

Lieux
Cap Saint-Georges
Langues
Français de Terre-Neuve
Contexte d'enregistrement
Chez l'habitant

Données d'archivage

Cote
MFLA_COR_0001_0003_002
Cote de l'item dans l'institution partenaire
C3241-02 C3241-03
Remarques concernant les données d'archivage
- Document déposé au Centre scolaire et communautaire Sainte La Grand Terre, octobre 2010 par Ronald Labelle. - Inventaire et transcription par Steeve Ferron.

Données techniques

Durée estimée
00:19:04

Médias associés

Description

Genres

Domaine(s)
Conte ou récit légendaire

Texte/Paroles

Incipit

Le nom de l'enfant, c'est Robert

Paroles

Le nom de l'enfant, c'est Robert. Le père et la mère, c'est un roi et une reine. Ils n'avaient pas d'enfants. Un homme et une femme qui n'avaient pas d'enfants.

Toujours, une journée, elle dit à son homme :

- My God, nous n'avons pas d'enfant. Moi j'aimerais, si bien d'avoir de la famille.

Un soir, [...], elle était à genoux, [...], elle était en train de prier Dieu pour avoir des enfants.

Après un an et un jour, elle dit, mon Dieu, toujours, il y avait une femme qui avait […], une chaste femme, une femme, tu sais, […] pour les enfants […].

Elle lui dit :

  • V’là, un an et un jour, j’ai prié pour avoir de la famille à Dieu […]. Je m’en vas virer de bord. Je m’en vas prier à la mauvaise […]

Fais à son idée, la v’là qu’elle s’en va virer de bord et s’en va prier à la mauvaise […].

Au bout d’un an et un jour, elle trouve un p’tit garçon. Il était joli. […]. Quand il a eu trois jours, c’était un homme de six pieds et la bouche tout plein de dents, des dents couleur en or. C’est le plus bel homme qu’ils aviont jamais vu.

Ça fait, de son père et sa mère […] ça le gênait, elle avait des grands chapelets de pendus sur les portes, mais ça le gênait. Ça fait, une journée, il dit à sa mère, il dit :

  • Je m’en vas
  • Tu t’en vas ?
  • Oh oui, je m’en vas. Je m’en vas […] d’ici. Ici, c’est pas bon pour moi. Je suis gêné ici.
  • Tu seras meilleur ailleurs

Ça fi, il s’en va, il part. Elle pleurait. Elle était dehors, dessus la […]. Il part

Au bout d’un an et un jour, au matin, elle sort dehors, il était assis sur le bord de […] dehors. Oh my God, c’était pas même personne. C’était un paquet de sac. Il était en sang […] toutes ses hardes […]. Il était assis de même. […]. Elle dit :

  • Tu m’en offre un ?
  • Oui ma mère. Astheure, je suis fini. […]

Là, elle le prend puis elle le rentre. Elle l’emmène dans une chambre et puis le lave. […] il avait des beaux cheveux clairs […], les yeux bleus […]

Ça fait donc, une journée, elle dit :

  • Viens donc […]

Elle avait un chapelet, elle parle, ça la grosseur des œufs de poule.

  • Viens donc avec moi, je te veux

Elle le prend par la main […] elle le prend par la main et s’en va en d’dans. Elle sort et elle dit :

  • Mets toi dans une eau […]

Il se met dans l’eau et puis elle va pour lui mettre le chapelet, mais elle a vu du feu […] Elle essaye trois fois, au bout de la quatrième fois […]. Il avait jamais entendu de prière. Il se mit à prier aussi bien que son père et sa mère. […] elle ne savait pas quoi y faire […] il est d’bout pareil […]. Là ça fait donc, tous les jours, il était […] il priait et lisait son chapelet. […]

Au bout d’un an et un jour, elle dit à son homme :

  • Astheure, j’allons le faire baptiser. Quelle ville je pourrais bien aller pour le faire baptiser

Il s’en vire de bords sur sa mère :

  • Eh maman, baptisé quoi que c’est ?
  • Tu vas aller un prêtre. Le prêtre va faire la croix dans son cou, sur la tête, il va te mettre de la poudre […]
  • Oh non maman, moi je ne veux pas, j’ai tué des prêtres.
  • Tu as tué des prêtres ?
  • Oui maman, j’étais avec à l’armée. Et cette armée-là […]
  • Nevermind, j’allons aller prier […] je m’en vas te faire baptiser, tu es un bel homme.

[…] là toute la soirée, il était assis […] la tête en bas […]. Ben oui, il avait tué des prêtres.

Le lendemain […] dans une belle voiture, ya écrit son nom […] à l’arrière, sa mère assis dedans.

Quand ils arrivont jusqu’à une grande église […], elle dit :

  • Toi, tu vas rester dehors, et moi je m’en vais aller taper à la porte.

[…] là toujours, elle s’en va taper à la porte. […] il regarde, le prêtre dit :

  • Allez-vous-en ! Allez-vous-en ! Allez-vous-en avec votre enfant ! Allez-vous-en ! Je ne veux pas de vous ici
  • Mais je veux que tu baptises mon enf..
  • Non, non. […] je me sauve […] m’a tué, Allez-vous-en !

Ça fi, qu’elle revient de bord en pleurs, puis elle s’en va. Puis l’embarque et elle dit :

  • J’allons aller dans un autre pays, et bien dans une autre ville.

L’embarquions toujours et s’en allons pour une autre ville. Ça fait ils arrivons dans une autre ville, il y avait une belle, grande église. Il dit :

  • Dit mama, ça c’est une église que j’ai jamais vue
  • Tu ne l’as pas vue ?
  • Non, maman, j’ai jamais vue cette église
  • Peut être bien que ce prêtre là te baptiseront. Restes ici et moi je m’en vais taper à la porte

Elle s’en va et quand qu’elle arrive à la porte, il y avait une p’tite cloche. […]. La porte s’ouvre.

  • Et bien, dit le curé
  • Je voulais vous demander[…] Baptiser mon garçon
  • Un garçon ! […] un homme de six pieds, plus grand que moi ! Vous ne l’avez pas fait baptiser !
  • Non, […], par chez nous, il n’y avait pas de prêtre ![…] faut aller en ville pour baptiser nos enfants
  • Bien, vous entrer

My God, […] ça fait qu’elle le prend par la main, puis elle l’emmène, et puis là il rentre, il s’en va en d’dans, y a un p’tit autel. Il s’assis sur une chaise. Le prêtre va pour lui mettre […], il a vu une belle boule de feu sur son épaule gauche. Ça fait il a pas dit rien. Il va, il r’met d’ssus […] il dit :

  • Quoi ce que c’est votre enfant ?
  • […]
  • Oh oui, ça […]. Il a un truc à faire, c’est pas comme les autres. Quand j’ai été […] dans l’cou, j’ai vu une lueur sur son épaule gauche.
  • Mon père, c’est peut-être bien pas grand-chose
  • Non, le deuxième coup, c’était parfait, mais votre enfant, il a une part du diable
  • Oui, il a une part du diable
  • Bien, je m’en vais le baptiser.

[…] il le prend, il le couche une grande table, un homme de six pieds, il le couche une table là, puis […] un peu d’eau […] là sur sa tête […]. Ça fait, ils le baptisent. Là, il dit :

  • Je te baptise, au nom du Père et du Fils, du Saint Esprit, je vais te donner le nom de Robert le Diable

Ça fait donc, oh bien […] elle dit :

  • Je suis bien contente, vous avez baptiser mon enfant

Il donne une poignée de main au prêtre. Le prêtre lui souhaite la chance. Elle le prend par la main et puis elle s’en va chez eux. Elle s’étonne, Robert, c’est trop beau, comment qu’ils saviont ça, […] comme un roi […]. Toujours, par une bonne soirée, oh vers minuit, quelqu’un tape à la porte, elle s’en va, elle ouvre la porte, c’est la princesse du roi. […] Elle dit :

  • Rentrez, passez en d’dans

Ça fait, elle rentre, un gentil jeune homme qui est assis dans une chaise. Elle dit :

  • Si ti votre garçon ?
  • Oui, c’est mon garçon
  • Est il vieux ?
  • Euh non, il a quatre jours
  • A quatre jours ! My God, à quatre jours, c’est un homme de six pieds.
  • Oui, il a quatre jours.

Elle lui présente une chaise, elle s’assit dedans. Elle se dit en elle-même […].

Elle se met à manger. Ça fait donc, vers minuit, elle dit :

  • Je voudrais bien m’en aller, mais j’ai peur
  • Attend, mon garçon, il va te ram’ner. J’avons un beau ch’val et une belle voiture
  • My God, j’ai peur !
  • Peur !Ce bonhomme, il n’y a pas meilleur !

Le vieux dit,

    • Tu vas l’emmener, je vais aller pêcher

Il s’en va le vieux. […], le c’val, il l’attèle, une belle voiture colorée. Ils sortont […] l’embarquont à bord.

Quand ils arrivont à la croisée des ch’mins, une lueur. Elle dit :

  • Quoi ce que c’est ?
  • Ça rien, ça rien

Il était en feu. My God, my God, my God, la peur la prend. Elle [débarque de bord …] Elle se prend à courir, elle court par chez eux. Ça fait luire son ch’val. Quand elle arrive, elle […]

  • […]
  • Oublies ça

Le vieux prend le ch’val lui et puis s’en va. Ça fait donc, il se met à g’noux, prend son chapelet, il se met à prier. Il priait […]. Il prie de même, un an et un jour. Au bout d’un an et un jour, il dit à sa mère :

  • Moi, maman, je marie
  • Tu te maries ?
  • Oui, je me marie, avec la fille qui a venue ici, la princesse, ça va être ma femme.

My God, my God […]

  • Oui, oui, elle va me vouloir pour son homme
  • Crois tu ?
  • […]

[…] tous les soirs, tous les soirs [..] jardin de fleurs, tous les deux […] tous les deux dans le jardin de fleurs, trop mignon, trop mignon.

Ça fait, il va la voir trois jours. Au bout de trois jours, v’là le mariage. […] vers l’église, c’était des noces trop beau, trop beau de voir les noces qu’ils avions eues. Quand arrive minuit, la maison de son père prend feu, et lui s’en va en […] en tison.

S’ils sont pas morts, ils vivent encore

Finalement, il a épousé la princesse, mais il est mort brûlé avec la maison de son père.

Voix/Instruments