Item : Récolte du foin

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Général

Description

Charles Cormier explique comment se faisait le ramassage du foin, le séchage et le stockage. Il a toujours salé son foin car c'est meilleur pour le lait et la vache. Au début tout était fait à la main.

Personnes

Enquêteurs
Mark Cormier
Informateurs
Charles Cormier

Indications géographiques et culturelles

Lieux
Cap Saint-Georges
Langues
Français de Terre-Neuve
Contexte d'enregistrement
Chez l'habitant

Données d'archivage

Cote
MFLA_COR_0001_0002_005
Cote de l'item dans l'institution partenaire
C2600-05
Remarques concernant les données d'archivage
- Document déposé au Centre scolaire et communautaire Sainte La Grand Terre, octobre 2010 par Ronald Labelle. - Inventaire et transcription par Steeve Ferron.

Données techniques

Durée estimée
00:04:12

Médias associés

Description

Genres

Domaine(s)
Témoignage

Texte/Paroles

Paroles

Légende :

Italique : dit par l'enquêteur·trice(s) et/ou ajouts/commentaires de l'analyste
Normal : dit par l'informateur·trice(s)

C.C.- Le foin, je le mettions dans la grange. Je séchions le vieux stile(?) je le coupions, puis le lendemain, s’il faisait une belle journée, je l’éparions. Le soir, je le mettions en nœuds ronds. Là, faut que c’est qu’il était trois jours en nœuds ronds.

M.C.- Trois jours en nœuds ronds?

C.C.- …Pour qu’il sue. C’était le vieux stile, ça, hein. Puis au bout de trois jours, je l’éparions back, puis là, je le rentions dans la grange. Tu n’étais pas supposé de le chauffer, là.

M.C.- Non. Était-il sec, asteure, ce temps-là?

C.C.- Oh oui, c’était sec. Oh oui, c’était sec, bien sec, oui.

M.C.- Asteure, la manière d’aujourd’hui, là, comment que c’est?

C.C.- Ah! Bien, là manière d’aujourd’hui, ils le coupont comme aujourd’hui puis ils le rentront le lendemain. Puis moi, j’ai tout le temps salé mon foin, parce que du foin salé, c’est meilleur pour une vache à lait, tu sais. Ça la fait boire plus puis c’est meilleur pour son lait. J’ai tout le temps fait ça.

M.C.- Comment qu’il coupiont le foin?

C.C.- À la petite faux.

M.C- À la petite faux.

C.C.- Oui, en premier, c’est comme je fauchions, à la petite faux.

M.C.- Oui. Mais c’était large ou…?

C.C.- Oui, si… J’avais un morceau là-bas, moi. En premier, il n’y avait pas de grange dessus. Ça fait que j’étais obligé de faire des barges. Mais après ça, j’ai fait une grange dessus puis je mettais… dans la grange.

M.C.- Comment que vous faisiez une barge, asteure?

C.C.- Oh, bien, tu piquais une gole. Puis où c’est qu’il fallait que tu fasses ta barge, tu piquais une gole. Tu mettais tout en grand, tout le tour en bas. Puis là, tu coupais des arbres et des brousses[^1], puis tu mettais tout le tour pour mettre ton foin dessus, pour pas que ton foin touche la terre, hein. Puis là tu mettais… Tu faisais la barge sur la gole, en montant en haut. Oh, j’avions le vieux français ici, le vieux Ozon ; c’est lui qui faisait tout le temps nos barges là-bas. Ah, il faisait bien ça. Il faisait ça pareil comme un chou-rave.

M.C.- Pareil comme un chou-rave?

C.C.- Pareil comme un chou-rave : ça gro… tout petit en bas puis dans le milieu, ça grossissait. Puis là, ça venait tout petit en haut encore ; pareil comme un chou-rave.

M.C.- Et ça ne massacrait pas le foin du tout, ça?

C.C.- Non, non, non. Le foin ne se massacre pas dans une barge.

M.C.- Non? Il n’y a pas de pluie qui rentrait dedans?

C.C.- Non, non. Le dehors de la barge était un petit peu... vient un petit peu noir, hein. Mais ça ne coule pas. C’est étanche. Oui… Tu files ça tout le tour de la gole comme il faut, avec […] tout le tour. Puis quand que tu arrivais en haut que c’est fini, la barge est petite assez, tu te prends du foin puis tu te fais une machine de foin au ras, tu tords ça bien dur puis tu amarres ça sur la gole, au ras le foin. Ça ne coule pas.

M.C.- Et comment que vous charriez le foin du morceau à la grange?

C.C.- Bien, dans ce temps-là, j’usions des bœufs, nous autres. Des fois, c’était des bœufs, des fois, c’était des vaches. Des années qu’il y a eu, j’avions pas de bœufs, j’avions des vaches. Ça fait que je halions avec des vaches.

M.C.- Ah oui. Y avait-il un […] pour ça, asteure?

C.C.- Oh oui, j’avions une traîne.

M.C.- Une traîne.

C.C.- Pas de truck ; une traîne, avec un […] dessus. C’est comme ça j’allions le foin. Ici, j’avons eu des chevals. Après j’avons eu des chevals, bien, j’avions des trucks. J’allions ça avec des chevals puis des trucks.

M.C.- Asteure, le raclage de ça, c’est tout fait à la main, ça?

C.C.- En premier, c’était tout fait à la main. Oui… Ah, c’était la job des femmes, ça. Moi, quand que j’ai venu grand, bien, c’était ma job faucher. Moi, je fauchais puis défunt papa puis les femmes rentiont, eux. [Ils] faisiont sécher le foin.

M.C.- Asteure, dans la grange, il faut fouler le foin dans la grange, hein?

C.C.- Oui.

M.C.- Oui. Qui qui aurait fait ce job-là, asteure?

C.C.- C’est moi. C’est ma job.

M.C.- Oui, tout le temps ta job, ça?

C.C.- Ça a tout le temps été ma job. J’ai commencé j’avais neuf ans puis j’ai… Bien, jusqu’à les dernières années, c’est ça que je faisais encore. C’est ma job, c’était dans la grange pour saler le foin puis le fouler.

M.C.- Asteure, le foin de la […] , ici, il est-il bon? […]

C.C.- Il est bon pour deux ans le foin.

M.C.- Pour deux ans?

C.C.- Oui.

M.C.- Ah, oui, oui.

C.C.- Oui, si tu ne le bouges pas.

M.C.- Oui, oui.

C.C.- Si tu le quittes dans la grange comme il est, il est bon pour deux ans.

M.C.- O.K. Merci beaucoup monsieur Cormier.

[^1]: Dans le sens de « broussailles ».

Voix/Instruments