Item : Contexte de pratique et apprentissage de l'anglais et du français
Général
- Titre
- Contexte de pratique et apprentissage de l'anglais et du français
- Description
Annie Félix ne pouvait pas parler en français à l'école, toute l'école était en anglais. À la maison et dans la rue, les personnes parlaient plus le français. Souvent les enfants des personnes francophones parlent anglais. Elle pense que c'est vers la deuxième guerre mondiale que les personnes se sont mises à parler anglais. Elle lit quelques mots en français mais elle ne peut pas lire le Gaboteur. Elle ne se rend pas au cours du soir en français.
Personnes
- Enquêteurs
- André Magord
- Informateurs
- Annie Félix
Indications géographiques et culturelles
Données d'archivage
- Cote
- MFLA_MAG_0001_0002_004
- Cote de l'item dans l'institution partenaire
- C13088-04
- Remarques concernant les données d'archivage
- - Copie numérique Ressources culturelles franco-terre-neuviennes. - Document déposé au Centre scolaire et communautaire Sainte Anne, La Grand Terre, octobre 2010 par Ronald Labelle. - Inventaire par Steeve Ferron.
Données techniques
- Durée estimée
- 00:02:51
Médias associés
Description
Genres
- Domaine(s)
- Témoignage
Texte/Paroles
- Paroles
A.M.- Et comment est-ce que vous avez gardé votre français, vous ? Parce qu’il y a beaucoup de gens qui l’ont perdu, j’ai vu. Enfin, ou qu’ils ne veulent pas le dire…
A.F.- Oh, mais il y en a qui voulions pas le dire qu’ils étiont français.
A.M.- Parce que vous m’avez dit que vous n’avez pas fait de français à l’école.
A.F.- Non, je peux pas voir.
A.M.- C’était tout anglais ?
A.F.- Oh, mon cher, oui.
A.M.- Comment vous avez pu garder le français alors ?
A.F.- Bien, j’étions à l’école, j’étions anglais. Je veux dire fallait j’écrivions et parlions à la maîtresse d’école et quand que je sortions, s’il y en avait anglais, je parlions; si c’est ceux qui parliont français, je parlions français.
A.M.- Et chez vous, c’était en quoi ?
A.F.- Oh, tout français.
A.M.- Tout français. Et dans la rue, c’était plutôt français ?
A.F.- Oh, oui, c’était plus. Après un bout, ils s’avont mis… Ils croyont que le français, c’était pas bon.
A.M.- C’était quand, ça ?
A.F.- Oh, bien… Cyril à Robin, là, sa femme, c’est une française et Jos Lagatdu, il a mouri le 26 avril. Il avait 82 ans. Puis c’était tout français et puis tous les enfants anglais. Je comprends pas ça.
A.M.- Vous me disiez là que c’était plutôt français puis après, ça tournait plutôt anglais. Et c’était quand, ça ? Vous vous souvenez à peu près quelle époque c’était ça tournait un peu anglais ?
A.F.- Quand c’est que c’était ?
A.M.- Oui.
A.F.- Je me rappelle… Je me rappelle pas.
A.M.- Est-ce que c’était comme au moment de la guerre, la deuxième guerre mondiale?
A.F.- Bien, à peu près ce temps-là, I guess, oui. Ils s’avont mis… C’était pareil comme si qu’ils croyont que c’était un crime de parler français. Mais c’était fou, ça, parce que, je veux dire, le français, je veux dire, c’est… « Tu aurais dû le garder ». C’est pour ça asteur qu’ils essayont, là. Asteur, ils avont back l’école français asteur. J’avons pas eu cette chance-là, nous autres. C’est pour ça Le Gaboteur, là, je peux pas lire ça. Je sais pas…
A.M.- Bien oui. C’est dommage.
A.F.- Bien oui. Tu sais, un couple de paroles ici et là que je peux attraper, mais c’est tout. Puis…
A.M.- Vous allez, vous, au cours du soir, là ?
A.F.- Non.
A.M.- Ça serait… Si vous lisez déjà un petit peu, peut-être ça vous permettrait de…
A.F.- Je pensais à ça, tu sais, si j’aurais eu une chance à descendre, tu sais…
A.M.- Oui.
A.F.- C’est passé un mile, tu sais.
A.M.- Oui, c’est ça.
A.F.- Puis j’aurais essayé d’avaler… Ça aurait… Tu peux [apprendre] un petit peu, ça, pour lire. C’est commode, tu sais. J’ai le papier, mais je peux pas le lire.
A.M.- Faut vous regarder les photos, quoi.
A.F.- Bien, c’est que le monde, là, ici, là, français les deux de la même femme puis les enfants, ça va… faut qu’ils allont puis apprennent le français. Ça c’est…
A.M.- C’est dommage, hein ?
A.F.- Ça fait pas de bon sang.
A.M.- C’est triste, oui.
A.F.- Mais asteur, là, les enfants : tous anglais, par Sheaves Cove, là. Mon cher, t’entendrais ça parler français…