Dans les bals d’avant la Première Guerre mondiale, on jouait beaucoup de quadrilles.
On payait 2 sous (10 centimes) par quadrille. Seuls les hommes payaient, c’était gratuit pour les femmes. Les “vieilles belle-mères” étaient assises tout autour. Les jeunes filles n’allaient pas au bal toutes seules, venaient accompagnées de leur mère ou grand-mère.
Une personne de la famille du tenancier était chargée de repérer les danseurs et de les faire payer entre la 1ère et la 2ème figure du quadrille, voire entre la 2ème et la 3ème.
Lorsqu’un des oncles de René Doublet (tué à la Première Guerre mondiale) jouait, c’était sa femme qui faisait payer : il arrivait quelquefois que le patron donnait le bal aux musiciens.
Les quadrilles étaient généralement composés de quatre figures. Parfois le patron de l’établissement invitait les musiciens à jouer une 5ème figure : La Boulangère, qui était gratuite pour tout le monde.
On alternait quadrille et “petite danse” : valse, polka, mazurka ou scottish (plus tard, sont arrivés le pas de quatre et le pas des patineurs). La “petite danse” était gratuite.
Il est arrivé à René Doublet de danser 8 quadrilles et donc de dépenser 16 sous.
Il n’était pas rare de jouer 14 ou 15 quadrilles, dont deux quadrilles des lanciers.
Le quadrille des lanciers était déjà très nouveau, “du luxe” car étant plus long, la danse coûtait 4 sous. Il était composé de 5 figures. La dernière, très longue, était prolongée par une polka, avec 5 reprises.
Pour les frairies, il n’était pas rare que les tarifs soient augmentés d’un sou : “3 sous le quadrille, et 5 sous le lanciers”.
Il n’y avait pas de droit d’auteur à payer.
La musique était achetée d’Alban Neveu (de Nevers, dans la Nièvre), de Blocquel (Paris), d’Henri Aubert (de Ramerupt, dans l’Aube). “La plus vieille musique” que René Doublait ait connu est celle de Dupeyrat à Savignac d’Allemans près de Ribérac (Dordogne).
Les musiciens recopiaient les partitions.
[À propos d’Henri Aubert ?] “Ce n’était pas très difficile, de la jolie musique de danse”. Cet éditeur proposait une dizaine de répertoires composés de quadrilles, polkas, valses, scottishs, mazurkas.
Il énumère quelques noms d’airs : quadrille “Le Champenois”, polka “Les Diablesses”.