Item : Tisserand, filage et trousseau des enfants
Général
- Titre
- Tisserand, filage et trousseau des enfants
- Description
Marie Bouillault parle de sa famille, de ce qu'ils possédaient quand ils étaient jeunes, et de ce que sa mère devait faire comme travaux de couture et de filage pour eux. Elle indique également qui étaient les tisserands qui venaient, ce qu'ils produisaient et la manière dont ils faisaient venir leurs produits.
Personnes
- Enquêteurs
- Dominique Bernard
- Informateurs
- Marie Bouillault
Indications géographiques et culturelles
Données d'archivage
- Cote
- UPOI_GDC_0008_0011_001
- Cote de l'item dans l'institution partenaire
- GDC00069a piste1 - item 013
Données techniques
- Durée estimée
- 00:03:47
Médias associés
Description
Genres
- Domaine(s)
- Témoignage
Texte/Paroles
- Paroles
Légende :
Italique : dit par l'enquêteur.trice(s) et/ou ajouts/commentaires de l'analyste
Normal : dit par l'informateur.trice(s)Mme Bouillault parle de ses coordonnées…
- Alors, vous disiez qu’i y avait un tisserand à Cherves, aut’fois ?
- Dans cal bout de rue, là où habite M. Marino maintenant
-I s’appelait comment ?
- Moinard ! I l’ voèt cor cou bounomme qui vnait le dimanche, qu’apportait la toèle.- Y en avait un autre ?
-
A Ibeil, ol est lui, là… qu’a fait ça…
-
Vous étiez combien d’enfants ?
- Bê ta tante pi mon frère qu’était malade pendant la guerre, qu’a mort…
- Vous étiez trois enfants ? Vot’ mère vous avait fait faire combien de chemises ?
-
Trois douzaines chacun, oui.
-
Par quel tisserand, alors ?
- Par… Ol est Moinard qua fait cou là dmon frère et de ma sœur é pi un peu deus miennes, pi après, l’tait mort. Alors, ol est cou la d’Ibeil (de Cherves) qu’a fait les miennes….Et les nappes ! Chacun six nappes… qui sont brodies. A z’ont servi à table, juste une fois.
- C’était votre trousseau, ça : trois douzaines de chemises chacun et trois nappes ?
- Six nappes ! Après les serviettes de table, les serviettes à se débarbouiller a les ajhtait (achetait) … Les mouchoirs, i en ai sept douzaines.
- C’était votre mère qui filait ?
-
Oui, ol tait ma mère oui…Ma mère filait, ouais, pi après ça moè iou mettais bê su le treuil, les derniers temps ….. Ouais mais i pelotait pas su le châtelet, pesque o fallait avoèr les poings durs pour peloter. Moè i faisait les pelotes,… psque a l’échafouriont pi quand le bounomme ou mettait su le métier, o se mêlait. Alors ol tait mon père qui pelotait… Mais vous avez ou musée ça é pi ol a pas été mis dans la direction quo fallait, iou ai dit, l’an dernier quand yié éti voir….
Le châtlet ol tait c’ qui faisait l’écheveau pi après ol tait su le châtlet klou mettiont, pi après mon père ou pelotait pi te pelote pi le mettiont ça dans un sac. O y en avait des pleins sacs, fallait ou vide avec la charabine (le transportait chez le tisserand avec la charabine : petite charrette à cheval). Y avait pas d’auto, mes pauvres enfants… Fallait se débrouiller comme on pouvait. -
Et combien votre mère en avait filé de mètres la dernière fois, vous l’aviez dit ?
-
Ah ! … (elle réfléchit car à cette époque : fin 19e, années 1900-1910 les draps étaient un mélange de chanvre : fil en chaîne et en coton pour la trame) Ol est couvert de coton. Ale achetait le coton à Guérin, sa fille est la femme à Gerbier (Thénezay 79).
-
Elle filait la laine aussi ?
- A filait la laine avec le fuseau. A m’en a fili pour moè parce qu’a dsait : « Comm’ ça t’en auras pour raccommoder les gilets à cou pauvres malheureux (s’agit-il de l’époux de Mme Bouillaud ?).
Mouè, i filait bê un peu, mais i avais pas la patience de tourner cou fuseau….Le tisserand a fait 32 mètres de toile avec le fil qu’ale avait fili (fil de chanvre qui ne servait que de chaîne). Pi alors le coton venait de chez le marchand, là. Pi souvent, le fournissait pas du bon coton. A voulait quo soè dou coton qui soè uni. A payait plus cher, mais la toèle était plus belle.