Item : L'école et l'obligation de l'apprentissage en anglais
Général
- Titre
- L'école et l'obligation de l'apprentissage en anglais
- Description
Marie Kerfont raconte que dans l’école où elle a été, il fallait apporter son bois pour chauffer l'école et beaucoup marcher pour s’y rendre. Sa dernière maîtresse ne parlait qu'en anglais et punissait les élèves qui parlaient français. Il y avait le drapeau et le portrait de la Reine.
Personnes
- Enquêteurs
- André Magord
Indications géographiques et culturelles
Données d'archivage
- Cote
- MFLA_MAG_0001_0001_018
- Cote de l'item dans l'institution partenaire
- C13086-18
- Remarques concernant les données d'archivage
- - Copie numérique Ressources culturelles franco-terre-neuviennes. - Document déposé au Centre scolaire et communautaire Sainte Anne, La Grand Terre, octobre 2010 par Ronald Labelle. - Inventaire par Steeve Ferron.
Données techniques
- Durée estimée
- 00:03:29
Médias associés
Description
Genres
- Domaine(s)
- Témoignage
Texte/Paroles
- Paroles
A.M.- Il y a toujours eu une école ici?
M.K.- Ah oui. J’allais à l’école. C’était une manière d’une école. Oui, une école, là, pis c’était pas loin de ch…
A.M.- Oui ?
M.K.- J’apprenions rien qu’un petit peu. Il y avait rien pour… Il y avait pas rien comme asteur. Il y avait rien qu’un vieux poêle à bois, là. Fallait que tu portes ton bois. Fallait que tu marches des miles pour aller à l’école.
A.M.- C’était où ? Elle était où l’école ? À…
M.K.- Au Port-au-Port, Degras, là, dans ce coin-là.
A.M.- Ah, oui ?
M.K.- C’était rien qu’en haut, ici, comme un demi-mile d’ici, là.
A.M.- Il y avait plus de personnes à ce moment-là ou moins ?
M.K.- Oh, oui, il y avait beaucoup des enfants qui allaient à l’école. Ah, oui. Et notre maîtresse d’école, la dernière, quand j’ai été l’école, elle partait de Codray, là, hein, et puis c’était une Hughes.
A.M.- C’est où Codray ?
M.K.- Codray.
A.M.- Ah, oui.
M.K.- Codray, c’est français. Tu sais ça ?
A.M.- D’accord. O.K., oui.
M.K.- Elle appartenait de là, hein. Puis elle était pas française, elle, tu sais.
inconnue- Oui.
M.K.- Puis c’était rien qu’en anglais, hein. Si je parlions français, elle nous ponait[^1].
inconnue - Regarde, tu vois?
M.K.- J’attrapions des volées.
inconnue - Des douilles.
M.K.- C’était pas alloué de parler français.
inconnue - Non, non, non. Et qui ce que c’est que la grap… l’araignée, il lui a mordu le poignet puis elle a perdu la main.
M.K.- Là, c’est ça, là.
inconnue - Oui, c’est elle, oui.
M.K.- Bien, oui. Elle travaillait avec un Cormier puis il y avait…
inconnue - J’allais à l’école, moi, des fois, quand j’avais la chance d’y aller. Puis elle me ponait.
M.K.- Elle nous ponait tous.
Inconnue - Oui.
M.K.- Elle nous donnait des volées, là, puis des culbutes que je tombions dans la place.
inconnue - Oui.
A.M.- Ah, bon.
M.K.- C’était pas alloué. […]
[le téléphone sonne.]
inconnue - Je crois qu’elle est morte, je crois.
M.K.- Elle est morte, elle, oui.
inconnue - Oui, elle est morte. Oui.
[le téléphone sonne.]
M.K.- I wonder qui qu’est ça, là.
[le téléphone sonne.]
A.M.- Et les parents, ils disaient rien ? Ils se fâchaient pas ?
[Madame Kerfont parle au telephone.]
A.M.- Et puis il y avait pas des disputes des fois ?
M.K.- Le vieux, fallait que je pouvions pas dire rien.
A.M.- Bien oui, c’est ça.
M.K.- Fallait que je nous taisions avec ça qu’ils nous donnaient.
A.M.- Et c’est lui qui écrivait le nom…?
M.K.- Bien, tu sais, c’est lui. Je pense bien.
A.M.- C’est dommage.
M.K.- Oui, pour sûr. Nous autres, bien, tu sais, comme que c’est. Quand que fallait je virions tous anglais, et bien j’étions en-dessous du pavillon, en-dessous de la reine, hein. La reine était anglaise, hein. Tous des anglais, fallait c’était tous des anglais, vois-tu. Puis c’est pour ça asteur que c’était viré comme ça : fallait tout c’était tout anglais, en-dessous du pavillon anglais, en-dessous de la reine. Mais asteur, c[e] [n]’est plus ça là. Non, ça avait changé, hein. Et puis asteur c’est pour ça que le français est prouvé, vois-tu ? Mais avant ça, c’était pas alloué du tout, rapport à la reine. Oui, j’étions en-dessous du pavillon…
inconnue - Anglais.
M.K.- Oui, anglais. Asteur, il y a plus ça, là.
A.M.- C’est pour ça peut-être que beaucoup de personnes aviont voté pour la confédération.
M.K.- Bien, tu sais que c’est ça. J’avons eu meilleure satisfaction avec la confédération que j’aurions en-dessous de la reine, beaucoup. Je pense bien. Oui, c’était dur. Puis il y avait rien du tout. Il y avait rien du tout. J’avons souffri[^2].
[^1]: Dans le sens de frapper.
[^2]: Dans le sens de souffert.