Item : Les enfants dans la famille

Général

Titre: Les enfants dans la famille

Enquête: Témoignages de Marie Couillault – Visite 16 – Maisonneuve 1973 [FR]

Description: Marie Couillault parle des enfants dans sa famille, lorsqu’elle était enfant et avec ses propres enfants. Elle parle des responsabillités, du travail, du rapport dans la fratrie.

Personnes

Enquêteurs: Pierre Morin

Informateurs: Marie Couillault

Indications géographiques et culturelles

Lieux: La Touche

Langues: Poitevin-Saintongeais

Contexte d'enregistrement: Chez l'habitant

Données d'archivage

Cote: UPOI_GDC_0005_0017_007

Cote de l'item dans l'institution partenaire: GDC 00012a piste 1 début - Item 29

Données techniques

Durée estimée: 00:03:21

Médias associés

Description

Genres

Domaine(s): Témoignage

Témoignage

Résumé: Marie Couillault parle de sa famille. Elle explique qu’en tant qu’enfants ils étaient tout de même responsables d’eux-même et qu’ils ont commencé à travailler le plus tôt possible. Ses deux frères avaient dix et douze ans quand elle est née. Son frère de douze ans allait déjà travailler aux champs sauf l’hiver où il allait à l’école mais ça n’a pas duré longtemps. A treize ans, on devait chercher un patron. Il devait aider pour s’occuper des bêtes. Elle explique que les pères ne s’occupaient pas beaucoup des enfants contrairement aux mères comme c’était le cas dans sa famille et pour elle avec son mari et ses enfants. Elle s’adresse à Pierre Morin en lui parlant de son grand-père qui ne s’occupait pas du service à table mais qui « corrigeait » quand même ses enfants. Marie Couillault vouvoyait ses parents. Elle dit ensuite que c’est le cas aussi dans la famille Bonnin bien que ce ne soit pas le cas dans toutes les familles. La conversation dévie très brièvement sur le vouvoiement dans la bourgeoisie. Elle revient à la famille, en disant que l’ainée n’a pas plus de droits que les autres mais qu’il les prenait parfois tout seul en donnant des claques aux petits frères par exemple, en même temps il était souvent chargé de les surveiller. Elle explique qu’elle-même a laissé les gardes de la fratrie à sa plus grande fille alors âgée de 8 ans, lorsqu’elle partait aux champs. Les enfants restaient enfermés à la maison.

Thématique(s): Vie familiale; Sociabilité

Nom(s) propre(s) cité(s): Couillault, Tèotime ; Bonnin, Hilaire ; Bonnin, Joseph ; Bonnin, Hilaire ; Bonnin, Alice ; Couillault, Hélène ; Bonnin, Simone ; Couillault, Gilberte

Lieu(x) cité(s): Montgauguier : lieu-dit de la commune de Maisonneuve

Texte/Paroles

Paroles

Tions responsables de nous enfants, folét lzeulvi, mais o folét kleus enfants dans ine famille, sitou kle pouviont commenci à travailli, le fesiont tout skl pouviont.

O folét pas longtemps pr lou en faire faire plus kl pouviont en faire dés foès.

Oute foè, t’a ka voèr iaveus més dus frères. Ien avait llin kavét 12 ans quand i su née pi l’aute ken avait 10.**

E bê fot kte figure, quand i su née, koula qu’avait 12 ans, bê l’été, le lgagions pr ali ou champ deus bêtes chi deus voisins ou bê ailleurs.

Pi après ça l’hiver lalét à l’eucole, mais le ia pas été longtemps après 12 ans. A 13 ans on cherchait un patron. Mais ol tét pr aide, pr s’occupi deus bêïtes.

A table, par exemple, les droits du père... ?

Oh ! bê leus pères, ien avait dtout’s les manières, ien avait kétiont pouè capablle de stourmenti kol tét la mère ko folét qui s’en occupe. Comme chi nous par exemplle, défunt ppa ns’occupait pas beaucoup dou service, ni s’occupait dnous aute. Aussi bê kton grand-père, dmonde à ta mère.

Ton grond père Tèotime, ol ét pas pr dire kl les corrigeait pas. Ol ét pas pr dir kl disait pas son mot, mais seulment à tablle ol tét pas li qui les servait....

A vot’ père, vous disiez vous ?

Ien avait qui disiant touè, mais mouè ié toujours dit vous.

Et à ta mère tu disais vous ?

Ah ! ié toujours dit vous à ma mère, é pi te vouè Hilaire BONNIN : ton tonton Joseph(oncle marié avec une des filles de Marie COUILLAULT : Simone... Hilaire BONNIN était le père de Joseph) dit vous à son père é à sa mère encore. Hilaire pi Alice (parents de tonton Joseph) ont toujou appli lous parents : vous.

On applait beaucoup les parents vous.... Iavait BODIN kappeliont loute père pi loute mère : touè. Mouè iou trouvait extraordinaire un peu.

Iavét des hommes pi des femmes qui s’appelaient vous, même chez des paysans aussi ?

Ah ! oui mais chez des riches... La bourgeoisie, lse disiont ptête bê touè ken iavait prsonne.

L’aîné l’avét pas plus dpoids kls autes. Leus droits kl prnét bê tout seul. Quon tlavét deus ptits frères qui fesiont deus bêtises o bê klen fesiant pas, ia des mouments kle lou dounét ine claque.

Mé seulment l’avait bê un peu la surveillance tout dmêïme... Rin qu’Hélène, ta tante, bê mouè ken aveut 4. I ié douné beaucoup de responsabilité... Al tét la plus vieille, al avét 3 ans dplus kSimone é 4 ans dplus kGilberte. Bê mouè kaleut dans leus champs.... Ol tét tout fermé à verrou... Ol tét à Montgauguier ki tparle là (Montgauguier : lieu-dit de la commune de Maisonneuve). E bê iavét des foès : Hélène aveut 8 ans, Simone en aveut 5....

Vouvré la porte à prsonne à moins kve les couneussiéz. I barrait la porte pi iavét deus rideaux... que kaleu la kétiont dehors ne voèllont pas. Entrale a voélliant.

Oui ! mouè ! iouvrireut leus rideaux dsait Simone....