Item : Autour des coiffes : parure nuptiale de la cornette
Général
- Titre
- Autour des coiffes : parure nuptiale de la cornette
- Description
Madame Garnier évoque la parure sur la cornette, qui se nommait autrefois le chaperon. Elle parle du bouquet qui sert de parure sur la cornette lorsque les familles n'avaient pas d'argent et explique la façon de fixer le bouquet sur la cornette.
Personnes
- Enquêteurs
- Dominique Bernard
- Philippe Elion
- Jean-Louis Tissanié
- Informateurs
- Laurence Garnier
Indications géographiques et culturelles
Données d'archivage
- Cote
- UPOI_GDC_0008_0004_005
- Cote de l'item dans l'institution partenaire
- GDC00040a piste1 - item 005
Données techniques
- Durée estimée
- 00:07:15
Médias associés
Description
Genres
- Domaine(s)
- Témoignage
Texte/Paroles
- Paroles
Légende :
Italique : dit par l'enquêteur.trice(s) et/ou ajouts/commentaires de l'analyste
Normal : dit par l'informateur.trice(s)-
La petite parue de la mariée qu’on mettait au fond de la cornette, autrefois, s’appelait un chaperon.
-
On ne sait plus qui est-ce qui l’offrait ?
-
Je ne sais pas. On ne sais pas qui est-ce qui l’offrait. On ne sait pas la provenance de ce petit bouquet.
Il se fixait sur les fonds, c’est sur le fond que ça se fixait. Ça ne se fixait ni en avant, ni sur le côté, c’était sur le fond de la cornette. -
Même la cornette en dentelle ?
-
Peut-être, je ne suis pas sûre. Ce que je suis sûre, c’est que ma grand-mère avait certainement une cornette simple parce qu’elle n’était pas riche ; et j’ai toujours entendu dire à ma grand-mère que c’était sur le fond de la cornette, dans la partie ronde qui était derrière que se mettait ce petit chaperon.
-
Est-ce qu’on portait ce bouquet juste le jour du mariage ?
-
Juste le jour du mariage, c’était une parure de mariée. C’est comme les couronnes ou le bouquet qu’on a maintenant ; les chapeaux, jsais pas si ça se porte, mais enfin.
-
Ça remplaçait la couronne de mariée ?
-
C’était la parure de la mariée, ça remplaçait la couronne. Y avait rien, ni couronne comme ça.
Et la plupart des mariées n’avaient pas de robes blanches. C’était des robes de droguet comme vous en avez dans votre groupe.
Les cornettes à dentelles étaient portées que par des dames très riches. Alors, elles étaient achetées soit dans un magasin, mais surtout vendues par des colporteurs qui vendaient de tout dans la campagne.
J’en ai encore vu des colporteurs, mais c’étaient des marchands de lunettes. Ils avaient des boites qu’ils portaient sur leur dos, en bandoulière. Alors, ils avaient toutes sortes de choses dedans. Y avait des marchandes de dentelle. Après, c’étaient les lingères qui les assemblaient. Les lingères montaient et assemblaient les cornettes en faisant de jolis petits points parce qu’elles étaient habiles. Pour être une lingère, il fallait avoir des doigts souples avec de tout petits points fins. On employait le fil d’Alsace qu’était très, très fin. Je ne sais pas pourquoi. La lingère venait nous acheter ce fil, plus fin que la soie maintenant.
-
Comment est ce qu’on fixait la cornette, vous avez dit ?
-
On fixait la cornette (la mousseline qui venait se poser sur le béguin) uniquement avec des épingles. Même le béguin qui se fixait sous le menton était attaché avec des épingles à tête. Y avait quelques points de couture pour le montage. Mais le fond et les côtés, même les petites cordes sur les côtés étaient fixées avec des épingles à tête et les dames, elles allaient acheter les épingles, ça s’appelait un quartrin d’épingles : « Ien vdrait bê un quartrin ».
-
Pourquoi ? Qu’est ce que c’était ?
-
Une par ci, une par là, les épingles étaient étalées sur une bande de 10 cm de large. Je me souviens l’avoir vu vendre à ma grand-mère : des bandes roses. Y avait deux parties qui se séparaient, qui se coupaient aux ciseaux, suivant ce que la dame voulait.
-
On les achetait à la pièce, ces aiguilles ?
-
On n’achetait pas ces aiguilles à la pièce, on disait « un quartrin, une moitjé ». C’était le terme employé par les dames qui venaient acheter les épingles. C’était piqué sur des petits papiers de couleur et on découpait la quantité que la dame voulait. On les prenait à la quantité, peut-être 25, je ne sais pas. C’était facile à détailler parce qu’il y avait un espace, en principe sur la bande, y avait deux parties. Quand les dames en voulaient un quartrin, elles en prenaient la moitié.
Pour attacher la cornette, il fallait que ce soit bien serré, très serré sous le menton et même je me souviens, ça faisait ressortir les bajoues aux dames. Presque toutes les dames qui portaient la cornette avaient les joues tombantes.
Toutes celles ! Enfin toutes celles ! J’en ai connu que trois parce que c’était à son déclin.
La dernière que j’ai connue était très âgée. Après, c’était le bonnet qui a succédé, le bonnet ruché, le bonnet simple. Mais elles avaient toutes les joues tombantes tellement elles e serraient sous le menton.
-
Ça devait les marquer ?
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Ça les marquait parce que quand elles quittaient leur coiffe, leur béguin, elles gardaient une marque blanche, non brunie par le soleil. Après les oreilles, à l’endroit où était posé le béguin, c’était une bande blanche.
Quand elles restaient chez elles, elles enlevaient la mousseline, la partie blanche des toques. Elles gardaient juste le béguin pour faire le ménage. Quand elles sortaient, elles mettaient le reste sur la tête.
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