Item : Chauffe du four : fonctionnement du four et test du journal

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Général

Titre
Chauffe du four : fonctionnement du four et test du journal
Enquête
Témoignages autour d'un four en fonctionnement, avec M. et Mme Huet - Ibeil 1975 [FR]
Description

Les enquêteurs partagent un moment avec Xavier Huet, qui leur explique le fonctionnement du four et sa préparation afin d'obtenir une température adéquate. La suite de l'enregistrement se trouve dans l'item UPOI_GDC_0008_0008_003

Indications géographiques et culturelles

Lieux
Ibeil
Langues
Français
Contexte d'enregistrement
Chez l'habitant

Données d'archivage

Cote
UPOI_GDC_0008_0008_002
Cote de l'item dans l'institution partenaire
GDC00041b piste2 - item 006

Données techniques

Durée estimée
00:21:30

Médias associés

Description

Genres

Domaine(s)
Témoignage

Texte/Paroles

Paroles

Légende :

Italique : dit par l'enquêteur.trice(s) et/ou ajouts/commentaires de l'analyste
Normal : dit par l'informateur.trice(s)

Solange Roy membre des GDC crie quelque chose ?

  • Il faut que le papier brûle ?

  • Ah non il ne faut pas qu’il brûle. Faut qu’il brunisse

  • Vous le posez comme ça ?

  • Au bout d’une fourche…
    Tout est consommé, y a pu rien, y a pu que la braise, après on l’mène là (à l’entrée du four).

  • Toute la braise sort, vous retirez la braise ?

  • On la retire toute à ce bout là et pi alors on attend 5 min, 10 min même des fois. 10 min des fois c’est trop. C’est selon le bois qu’on a brûlé, comme l’essai là ça n’y convient pas …. [tandis que le bois de vigne] ça fait une braise pi ça chauffe, ça n’a pas de volume seulement c’est de la répercussion.

  • C’est dense quoi.

  • Deux fagots comme ça, ces bouts de tripaille là, ça vaut deux fagots de rien. … Il est pas chaud !

  • Ah non, il n’est pas encore chaud. Il commence à venir (Film)…

  • Je vais le brasser pour l’activer un peu.

  • Le brasser pour l’activer un peu ?

  • Ah ben, faut le brasser tout le long, quoi.

  • Le fait de la brasser, ça change le bois de place, quoi ?....

  • Ben on change la chose de place

  • Y claque, hein ?

  • Bah ! C’est le machin, le peuplier.

  • Ah ! C’est le (bois de) peuplier qui fait ça.

  • Bah ! C’est de la saloperie. Ça mon vieux j’en ai quelques fagots. Je veux pas les brûler dans la cheminée, ça cogne là-dedans mon vieux. Ça nous débarrasse avec ça…. Va falloir que je mette l’autre fagot.

  • (Liliane Roy) Il va falloir que vous chauffiez les tuiles parce que Léa est en train de faire de la pâte pour mettre les tuiles.

  • Ça c’est bien…

  • Combien il en faut ? … Ah oui, attends, je vais prendre des tuiles neuves.

  • (Problème de déplacement pour les prises de vue). C’est pourquoi ces tuiles là ?

  • I veulent mettre de la pâte dessus les tuiles.

  • Il faut les chauffer avant ?

  • Ah oui, dame ! Mais il faut que je mette de la température au four….. (Discussion)

  • Est-ce qu’il commence à être blanc ? Là bas dans le fond… Non pas encore.

  • Ah si, ça vient, ça vient ! Y en a encore un fagot, je ne sais pas si je le mets. Je sais mais i faudrait tout de même que ça cuirait. C’est là, tu le vois bien, presque blanc.

  • Je me brûle moi aussi.

  • C’est chaud, hein ? ça commence à chauffer.

  • Y a combien de temps qu’il avait pas marché votre four ? Ah i marche tous les ans

  • Y a trois semaines

  • Ah bon !

  • Oh oui trois semaines…

  • (Mauricette) Vous vous en servez souvent pour faire vos… Tiens un nid d’hirondelle !

  • Non, de roitelet… Euh ! dix fois par année ; une ou deux fois dans le mois, ou tout les mois ou tout les trois mois… Chaque fois qu’on fait une boucherie. Comme mon beau frère et pi nous, on l’a à moitié
    (Remarque : faire boucherie consiste à tuer le cochon qu’ils se partagent en deux avec son frère). Je le fais pour ma belle fille et lui l’a fait pour sa fille etc… quoi !

  • Ah ! Vous faites cuire votre viande là-dedans ?

  • Tout un cochon entier, ah pi d’autre…

  • Il est quasiment tout blanc, là !

  • Non, pas encore. Justement, si c’était pour mettre, vois-tu, de la viande là…

  • Oui, faudrait qu’il soit encore plus blanc que ça.

  • Ce qui est noir, là-bas derrière !...

  • Il faudrait que ça soit encore plus blanc que ça.

  • Pas tout à fait, mais presque. J’ai quand même envie d’en mettre un peu.

  • Eh bien on y va.

  • Y a pas d’importance

  • C’est amusant, après tout si on a chaud.

  • Là, i sera trop chaud pour mettre quelque chose, alors je te ferai voir comment qu’on opère pour attendre qu’il baisse la chaleur. (il met le bois …FILM).

  • Ça va prendre feu !
    Je peux emmener les petits voir là-bas ? i voudraient voir les poules.

  • Oh oui ! Mais oui ! Ah mets toi pas sous le mulet, dame ! Fais attention au mulet, il n’est pas méchant mais on sait jamais.

  • Ce qui se passe dans la tête d’un mulet.

(il ramasse les brindilles de bois qui sont tombées pendant la mise du fagot dans le four).

Toujours l’économie, hein, vous ne laissez rien perdre ?

  • Non seulement, c’est la propreté. C’est toujours ça, vous laissez traîner ça, bon, c’est dégueulasse. Là c’est pareil, faut un coup de balai. Les fils de fer, vous les emportez dans les carrières. Ça va pas rester là tout le temps. Ça fait pas grand-chose, six fils de fer, ça fait soixante fils à l’année. C’est pas grand-chose, mais c’est de la saloperie ; ça y reste. Là, j’ai passé la cendre avant de commencer. Habituellement, je tire de la cendre (du four) avant de commencer.

  • Ben oui, je l’avais dit (que je viendrais) ce matin, mais je n’y ai pas pensé.

  • Mais enfin, y a pas d’inconvénient.

  • Ça fait rien.

  • Je la tirerai tout à l’heure. De toutes façons, on tire toujours la cendre.
    On balaie pas le four. Mon défunt père lui, le balayait, moi jamais.

  • Ah bon ! Votre défunt père le balayait lui ?

  • Il le balayait

  • Avec quoi ?

  • Bê, avec un grand balai !

  • Il allait dedans le four ?

  • Il allait dans la gueule du four, mais pas ben loin. Mais enfin, il avait un grand manche.

  • Un balai de genêts quoi ?

  • Oui, un balai, il amenait ça. Ah mon vieux moi i balaie pas. On racle ça pi allez hop !

  • (Bernard Hilbert) Et le tirage s’effectue comment ? Vous avez une, des ouvertures dans le ?....

  • Un seul tirage, celui-là.

  • Dans la voute.

  • Non, non, non, là ! C’est quelque chose de formidable ça. Notre défunte grand-mère est venue ici, elle avait dix huit mois. I z’avaient acheté ça, pi elle est morte à 86 ans. Elle est morte y a 10 ans.

  • Ça fait déjà 96 ans, quoi !

  • A combien ça peut remonter, y a peut-être bien deux siècles.

  • Y a plus de 100 ans quoi !

  • Oh un siècle et demi au moins.

  • Sans être refait, sans…. ?

  • Si, nous l’avions fait refaire mon frère pi moi. On l’a fait réparer. Oui, mais ya plus beaucoup d’ouvriers.

  • Vous l’aviez fait réparer quand ?

  • Oh y a bien 5 ou 6 ans.

  • 5 ou 6 ans, ça se perd ces ouvriers spécialisés.
    Par la voute ?

  • Par la voute.

  • T’as vu la voute comment elle est ?
    Non j’ai pas vu.

  • Pierrot le connaît ce gars-là. C’est dommage parce que c’est un type très adroit.

  • Oui Malheureusement !

  • Y a rien à faire pour l’avoir.

  • Parce qu’il a trop de travail ?

  • Alors là !

L’enregistrement est interrompu car la renommée de ce maçon est très mauvaise…

  • Là-dedans, en dessous c’était de la cendre voyez-vous (il parle certainement de la cendre pour laver la bui dans les ponnes qui sont dans le fourniu).

  • La cendre y avait pas long pour aller la chercher

  • Oui, mais de la cendre de bois, uniquement ; pas de bois, par exemple qui vient de (du mauvais bois comme du bois blanc)…. Une cendre saine, pi alors passée dans un tamis*.

  • Ah oui ! D’accord, fallait la passer au tamis.

(Alain Meunier qui arrive de regarder la finale du championnat de France de Rugby
- C’est Béziers ?
- Encore une fois,
- combien ?
- 13 à 12. (Discussion)

  • Bon, dis donc, maintenant tu me dis ce que tu fais.

  • Là, si tu veux le prendre pendant 5 min (filmer), je m’en vais tirer la braise au bout.

  • Bon, alors je me replace.

  • Oui place toi là-bas. Bonjour Alain (Meunier), ça va ?
    Alors, i chauffe bien ?
    Il est chaud.

  • Et la fameuse pierre (voulant parler de la voûte du four), où est ce qu’elle est la fameuse pierre dont vous parliez tout à l’heure ?

  • Ah ! Alors regardez au fond là où il est le rond là-bas qu’est un petit peu blanc, un petit peu noir, au lieu d’âtre noir. Il est un peu chaud.

Diverses discussions dont certaines sur les prises de vue…

  • Alors là, bougez pas, c’est le grand manche, je vais tirer la braise.

  • D’accord !

  • C’est parti.

Prises de vues pendant le travail.

  • Là, alors on change d’outil, parce que…

  • Vous en prenez un plus petit.

  • Ah oui, on se sert du petit parce que c’est plus maniable. (Il travaille)…Y a une pacotille, là
    Y a des fils de fer, tiens.

  • (Alain) Bouge pas Pierrot ! Hein (il photographie).

  • Bon, alors faut que ça se consomme un peu quoi, mais il est trop chaud. Ah, putain ! beaucoup trop chaud. Fi de garce !

  • Ce qui est intéressant de prendre aussi, c’est l’intérieur du four quand il est tout blanc.

  • (Alain) Bon, i va essayer mais i va me bruler la goule.

  • Pas à 2-3 mètres tout de même !

  • Tu m’éclaire, je vais essayer de le prendre.

  • Tu dois le prendre au ¾…

  • Tu l’éclaires bien, je vais essayer de régler la….

  • Tu me diras quand tu auras fini, hein ? (film et photo)

  • T’as fini
  • Attends
  • Ça y est.
  • Tu bouges pas trop, je vais en faire d’autres ! Hop ! ça y est ?
  • C’est beau comme tout on aurait envie d’y rester…. Au fond… Ah, c’est beau !
  • Là ! Bon !

  • Je m’en vais enlever astr de la braise.

  • Attends faut que je remonte là-bas.

  • Tu y es ?

  • Non.

  • Quand on en manque, on remet ça (de la braise sur l’avant du four) et ça reprend.

  • D’accord.

  • Ça sert de thermostat. Quand c’est pas assez chaud

  • Ah oui, d’accord je comprends.

  • Là, je l’enlève parce que c’est trop chaud

  • Oui, oui d’accord. Quand c’est pas assez chaud, on le laisse et pi ça permet de relancer le four, quoi.

  • De toutes façons, on le remet pour faire cuire des viandes pour que ça les prolonge pendant 1h-1 heure.

Discussions entre les gens, travail….

  • Alors, ça, ça reste ou ça s’en va ? (braises sur le bord du four)

  • Hein ?

  • Ça s’en va, ça aussi ?

  • Non, non, je le laisse là…. Ça , ça reste là. Je le laisse pour faire l’entretien de la chaleur (petit tas de braises juste à l’avant du four).

  • D’accord pour entretenir la chaleur

  • Comment ça s’appelait (dit une fille en train de discuter dans un groupe)
  • On met la trappe, attention, oui, parce que ça va être chaud.

  • Putain de chameau, y en a une qu’a chauffé là mon vieux ! (il ferme le four)

  • I va refroidir un petit peu ?

  • Pendant 10 min, 10 min environ.

  • Il a rabaissé un peu de température ?

  • (Léa, la femme de Xavier) O fot kte rmète leus tuiles ! Entends-tu ?

  • Tout à l’heure, quand i va rgarder la chaleur.
  • Ben, te sortiras pas, te sortiras pas !
  • Te m’apporteras mon gilet pi mon paletot.

  • Pierrot : Bon, ben dans 10 min. je reviens alors.

  • Alors là, je vais te faire voir comment qu’on prend la chaleur.

  • C’est un rapporté (en parlant de Jean-Pierre Ayrault de Cuhon)

  • Gérard Marteau
  • Richard vous voulez dire
  • Oui, son fils à Gérard : Richard.
  • Vous le connaissez peut-être, il est de Massognes.

  • Attention ! touche pas les trucs.

  • J’en ai un qu’est complètement mort, mais il marche encore.

On l’entend qui déchire du papier journal.
- C’est le témoin. Oui , oui mais attends, attends, je vais les couper. Oh il en faut plusieurs., hein !

  • Alors, il faut que le journal noircisse.

  • Faut qu’il noircisse mais pas qu’il prenne feu

  • D’accord.

  • Vous allez voir la différence.

  • Mais s’il prend feu, qu’est ce que ça veut dire ?

  • C’est qu’il est trop chaud. Il faut mettre absolument rien, même les galettes. Enfin, les tartes, on les met après qu’on ai mis les gros morceaux (pain, rôtis), tout le fourbi. C’est épais comme rien.

  • D’accord.

  • Si tu veux pas le bruler, faut que ce soit normal…. Attention, touchez pas, elles sont chaudes. (Parle certainement de la pâte sur les tuiles)…. Faites attention de ne pas vous brûler. Tout le monde est pas sûr de la réussir.

  • (Martine Roy) Qu’est ce que j’en fais ?

  • Donne. Ah ben Martine elle est solide elle.

  • Ben je m’en doute

  • Mais je les mets comment ?

  • Ben vas-y, mets dessus !

  • Je mets dessus, là ?

  • Oui

  • Mais ça va tomber !

  • Non faut pas par en dessous, juste sur les bords. (Il enfourne les tuiles avec la pâte posée sur les doigts d’une fourche)
    Ça a pas l’air d’être trop chaud votre affaire, oh ! O doit être encore de la gnognotte ça. Moi, j’lai jamais fait, on verra bien.

  • Vous avez vu ce qu’à dit Xavier, c’est de la gnognotte ce que vous avez fait.

  • Qui ça ?

  • (Pierrot en mettant la trappe de four) Bon ça y est je suis cuit moi.

  • Dix minutes, on va voir.

  • Ça chauffe drôlement.

  • Veux tu que je le tienne

Petite discussion en attendant, sur les prises de rush pendant la chauffe du fou, sur l’utilisation de la lumière.

  • Là vous le laissez combien ?

  • J’en sais rien,… Je l’ai jamais fait, nous on fait de la galette, une tarte, des bricoles. La pâte là qu’elle a fait, c’est quelle pâte ?

  • J’en sais rien.

  • T’as raté quelque chose Alain (il n’a pas photographié l’enfournement des pâtes sur tuile)
  • C’est de la pâte à galette

  • Qui c’est qui l’ faite ? C’est ma femme ?

  • Oui.

  • (A Alain) Il va la sortir, tu fais la même chose, tu fais à reculons…. Allons-y pour le témoin.

  • Certainement, là tu vas voir, i va pas braiser. (préparant le papier journal qu’il va introduire dans le four).
    Mettez pas vos têtes devant les appareils.
    Il brunit tranquillement….

Voix/Instruments